2020-01-09
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Mathématiques élémentaires
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Selon le projet de loi, il est prévu d'instituer un âge d'équilibre à 62 ans (c'est moi qui le présente comme ça pour simplifier) augmentant de ... |
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Selon le projet de loi, il est prévu d'instituer un âge d'équilibre à 62 ans (c'est moi qui le présente comme ça pour simplifier) augmentant de 4 mois par an à partir de 2022 jusqu'en 2027 où il sera fixé à 64 ans et d'abaisser l'âge d'annulation de la décote de 67 ans à 64 ans, «symétriquement, et au même rythme, afin que les personnes aujourd'hui contraintes d'attendre 67 ans pour liquider leur retraite puissent partir plus tôt ». Quelqu'un peut-il m'expliquer comment un truc qui descend de 67 à 64 (-3) et un machin qui monte de 62 à 64 (+2) peuvent le faire 'symétriquement et au même rythme' ? Pas très euclidien tout ça...
2020-01-05
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Faire durer la durée ?
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Ré-introduire la durée en remplacement de l'âge pivot ? Cette idée a été évoquée récemment par l'éminent Philippe Aghion, dont on dit qu'il ... |
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Ré-introduire la durée en remplacement de l'âge pivot ? Cette idée a été évoquée récemment par l'éminent Philippe Aghion, dont on dit qu'il a l'oreille d'Emmanuel Macron. Dans le cadre des accompagnements retraite que nous effectuons, notre expérience est que les gens ont avant tout besoin de lisibilité. Quand ils connaissent les montants auxquels ils peuvent s'attendre dans les différentes hypothèses de départ, ils savent très bien arbitrer entre leur besoin de revenus immédiats et différés et leurs aspirations personnelles à la retraite. De ce point de vue, la retraite par points dégagée de toute sophistication nous semble permettre à chaque individu un choix libre et éclairé. De ce point de vue aussi, tout ce qui apporte de la complexité, par exemple ré-introduire de la durée dans le système par points nous semble inopportun, même si les mécanismes proposés sont séduisants... sur le papier. L'âge pivot a au moins le mérite de la simplicité.
2020-01-03
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Bonne année à la recherche d’un compromis
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Et si on fixait l'âge pivot... à 62 ans. C'est notre petite contribution à la recherche d'un compromis. Edouard Philippe sera content il aura son ... |
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Et si on fixait l'âge pivot... à 62 ans. C'est notre petite contribution à la recherche d'un compromis. Edouard Philippe sera content il aura son âge pivot, il introduit une possibilité pour lui ou ses successeurs de le relever plus tard, Laurent Berger sera content, les mesures d'équilibre seront discutées plus tard, pourquoi pas dans le cadre qu'il propose, d'un cycle de négociations spécifiques. Et nous, on pourra peut-être circuler... Au fait, bonne année
2019-12-20
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Simulateur « officiel »
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Voici la réponse du simulateur mis en place par le gouvernement lorsque l'on indique être né après 75 :
1. 'Votre retraite sera intégraleme... |
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Voici la réponse du simulateur mis en place par le gouvernement lorsque l'on indique être né après 75 :
1. 'Votre retraite sera intégralement calculée selon les règles du système actuel.'
2. 'Si vous souhaitez simuler le montant de votre retraite rendez-vous sur votre compte retraite.'
3. 'La possibilité du départ à la retraite à partir de 62 ans est maintenue. Un départ à taux plein à un âge d'équilibre à 64 ans est proposé pour 2027'
Pour 1. Il faudrait ajouter 'qui vont changer « (voir 3.).
Pour 2. il faudrait ajouter 'Attention, cette simulation sera inexacte, elle ne prendra pas en compte l'évolution prévue (voir 3.). De toutes façons ça n'est pas grave, la simulation était déjà inexacte avant le projet proposé, surtout si vous êtes une femme et que vous avez eu des enfants'.
Pour 3. il faudrait ajouter ; 'Attention, personne ne sait encore si on parle du même taux plein qu'avant'.
2019-12-18
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Pénibilité
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Beaucoup d'emplois ne sont pas de tout repos. Conduire une locomotive est pénible, c'est de la tension nerveuse; être patron aussi c'est pénible, l... |
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Beaucoup d'emplois ne sont pas de tout repos. Conduire une locomotive est pénible, c'est de la tension nerveuse; être patron aussi c'est pénible, le stress est permanent; être vendeur c'est pénible, il faut se farcir les clients mécontents et faire son chiffre; boucher c'est pénible, il y a des carcasses à porter. Dans le futur, la boucher pourra bénéficier d'un exosquelette qui lui facilitera la tâche, le patron sera aidé par l'IA qui lui mâchera le boulot, le conducteur de trains aura encore plus d'assistance à la conduite, il pourra dormir tranquillement pendant le trajet ou lire des projets de lois contre lesquels s'insurger. Et le vendeur? Comme il vendra à des conducteurs de trains reposés, à des patrons zen et à des bouchers heureux, il aura beaucoup moins de clients mécontents. La pénibilité d'un métier et ses conséquences en termes d'anticipation de la retraite ne peuvent être gravées dans le marbre comme elles l'ont été au temps de la machine à vapeur.
2019-12-18
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Manifestations
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Piochée sur le site 'live' du Monde, cette citation d'une étudiante manifestante: «Je fais 16 heures par mois en moyenne. C’est ultra précaire :... |
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Piochée sur le site 'live' du Monde, cette citation d'une étudiante manifestante: «Je fais 16 heures par mois en moyenne. C’est ultra précaire : certains mois, j’ai zéro revenu. Si la réforme des retraites était actée, je serais déjà en train de cotiser, alors que je gagne en moyenne 150 euros par mois ! » Elle n'a pas compris qu'elle cotisait déjà sans acquérir de trimestres alors qu'avec la réforme toutes ses cotisations seraient génératrices de droits.
2019-12-17
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Age d’équilibre
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On cherche une voie de compromis avec la CFDT ? Donnons une piste. Le fameux âge d'équilibre devait être introduit:
d'une part dans une... |
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On cherche une voie de compromis avec la CFDT ? Donnons une piste. Le fameux âge d'équilibre devait être introduit:
d'une part dans une vision à long terme dans le cadre de l'institution du régime universel,
d'autre part à plus court terme (2027) en vue d'équilibrer le régime général actuel.
Autant un âge d'équilibre parait légitime dans le système futur en remplacement de la notion de durée, autant on comprend mal que le nouvel âge d'équilibre s'applique aussi dans un système actuel auquel il est totalement étranger et qui dispose déjà d'un outil d'ajustement paramétrique qui est la durée de cotisation, programmée pour monter à 172 trimestres (génération 73). Conservons l'âge pivot dans le nouveau régime, abandonnons cette usine à gaz illisible pour le public consistant à introduire un nouveau truc dans un machin destiné à s'éteindre, laissons les partenaires sociaux se concerter pour équilibrer en 2027, et concentrons-nous sur le vrai problème qu'est la pénibilité en ayant des critères clairs et équitables, c'est à dire qui ont une incidence prouvée sur l'espérance de vie.
2019-12-13
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Circulez y a rien à voir
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Edouard Philippe a fait un beau discours de ¾ d’heure au CESE. Pour ceux qui n'ont pas pu l'écouter, voici un résumé presque fidèle : « adieu ... |
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Edouard Philippe a fait un beau discours de ¾ d’heure au CESE. Pour ceux qui n'ont pas pu l'écouter, voici un résumé presque fidèle : « adieu âge pivot, bonjour âge d'équilibre ».
Mais quelle est la différence entre l’âge pivot et l’âge d'équilibre ?
L’âge pivot était à 64 ans.
et l’âge d'équilibre ?
à 64 ans.
Bref, en dehors de cet important changement, c'est le projet Delevoye qui va s'appliquer, avec des délais un peu différents. Bon, la nouveauté c'est quand même que l’âge d'équilibre à 64 ans s'appliquerait dès 2027, donc aussi dans le système actuel. Mais là, un autre post va être nécessaire pour expliquer les interrogations que cela suscite.
2019-01-02
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Deuxième éclairage sur la réforme des retraites, quelles seront les premières générations concernées ?
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Notre premier éclairage sur la réforme des retraites en cours nous ayant valu quelques remarques favorables, nous avons été encouragés à poursui... |
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Notre premier éclairage sur la réforme des retraites en cours nous ayant valu quelques remarques favorables, nous avons été encouragés à poursuivre.
Entre autres casse-têtes, la réforme des retraites en cours devra gérer la transformation des droits anciens, trimestres et points de plus de 40 régimes, en points du nouveau régime.
Il y aura des malheureux et quelques heureux en premier lieu desquels ceux qui ne seront pas concernés par la réforme, qui gagnent au moins en visibilité. Le commissaire du gouvernement a plusieurs fois renouvelé l’engagement que l’application de la réforme serait progressive. Le document qui nous a été communiqué stipule notamment que : « La nouvelle phase de concertation qui s’ouvre permettra de déterminer la première génération d'actifs concernée par la réforme et les modalités de la transition. En tout état de cause, ceux qui seront à moins de 5 ans de l’âge de départ à la retraite lors de l’adoption de la loi ne seront pas concernés ».
La formulation est suffisamment floue, et même contradictoire, pour laisser libre cours à des interprétations diverses.
Une lecture trop rapide de cette formulation, peut laisser supposer que les générations nées en 1962 ou avant, qui auront donc 62 ans (âge légal dans le régime général) au plus tard en 2024 (5 ans après 2019) ne seraient pas concernées. Cette interprétation est possible mais hasardeuse. Certes, la première phrase laisse penser à un raisonnement par génération, c’est-à-dire par année de naissance, mais ce qui est écrit littéralement dans la seconde phrase, c’est plutôt l’inverse, à savoir que ces générations pourraient être concernées si elles ne partent pas au plus tard en 2024 ; en effet, si on lit bien l’âge de départ comme c’est écrit et non pas l’âge légal ou l’âge d’ouverture des droits comme on aurait envie de comprendre au vu de la première phrase, cela signifie qu’une personne née en 62 qui déciderait de partir en 2025 ou plus tard serait soumise aux nouvelles règles. Si cela avait été dit comme ça, cela aurait été moins rassurant, d’où la formulation retenue…
On sait cependant à présent, à la lumière de l’expérience des dernières réformes, que la gestion pour une même génération de règles différentes en fonction de la seule date de départ conduit inévitablement à des situations irrationnelles (situations où il vaut mieux partir plus tôt que plus tard) qu’il est techniquement et politiquement préférable d’éviter. Les partenaires sociaux, dans le feu de la négociation, n’étant pas à l’abri de la construction d’une usine à gaz, je ne parierais pas mes trimestres de retraite qu’il n’en sera pas ainsi.
La formulation ambigüe soulignée plus haut vise à ménager différentes portes de sortie dans la négociation avec les partenaires sociaux. L’avantage d’une transition rapide est économique : moins l’on maintient le double système moins on a besoin de monde et d’outils à maintenir pour assurer l’information et les liquidations. Une période de transition de 5 ans pour un changement aussi radical nous semble toutefois assez minimaliste. Juste un exemple : les plans de départs volontaires actuellement négociés (oui il y en a encore), prévoient des départs en cessation anticipée d’activité pour des personnes nées, justement, en 1962, et celles-ci sont éligibles aux PDV sous réserve du taux plein en 2024. Les simulations que nous effectuons pour elles sont réalisées sur les bases du système actuel alors même qu’on a vu qu’elles pourraient quand même être concernées si elles liquidaient au-delà de 2024. Alors que tant d’efforts ont été réalisés depuis la loi Fillon de 2003 pour que l’information retraite soit améliorée en vue d’une meilleure visibilité des assurés sur leurs revenus futurs, il est paradoxal que les plus concernés par un besoin d’aide à la décision restent dans le flou.
Souhaitons pour la lisibilité de la transition entre les deux systèmes que soient impossibles des situations dans lesquelles deux personnes d’une même génération - des conscrits comme on dit chez moi – seraient traitées selon deux systèmes différents, et ce quel que soit leur âge de départ.
Publié sur le compte twitter de Louis Bisot, Directeur commercial d'Excub
2018-12-15
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Le nouvel intérêt des rachats de trimestres
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Une conséquence des nouvelles règles applicables aux retraites ARRCO et AGIRC à compter du 1er janvier 2019 est passée complètement inaperçue ;... |
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Une conséquence des nouvelles règles applicables aux retraites ARRCO et AGIRC à compter du 1er janvier 2019 est passée complètement inaperçue ; l’instauration d’un abattement provisoire en cas de départ 'seulement au taux plein ' modifie complètement l’équilibre économique des rachats de trimestres et, dans certaines configurations, rend ceux-ci intéressants là où ils n’avaient auparavant aucun sens.
Rappelons rapidement les anciennes règles et les nouvelles règles et prenons un exemple.
En vertu de l’accord AGFF, les salariés disposant du taux plein dans le régime de base peuvent échapper à la 'rigueur ' de la règle des régimes complémentaires qui prévoit des abattements sur les pensions en cas de départ avant 67 ans. Autrement dit, depuis 2001, grâce à cet accord, les salariés peuvent partir sans abattements dans les régimes complémentaires ARRCO et AGIRC (hors tranche C) s’ils ont obtenu le taux plein dans le régime général. Le taux plein, notion exclusive du régime de base, est donc devenu une notion déterminante pour l’âge de départ des salariés du fait de cet accord qui étend ainsi ses effets dans les régimes complémentaires.
Comme il fallait bien cependant équilibrer les régimes complémentaires et qu’on ne pouvait dire à des gens qui payaient depuis 15 ans la cotisation AGFF qu’ils ne verraient pas la couleur de son bénéfice, les partenaires sociaux ont accouché de la notion 'd’abattement provisoire ' : les salariés qui partent 'seulement au taux plein ' se verront appliqués pendant 3 ans des abattements provisoires de 10 % sur leur pension ARRCO et AGIRC. En revanche, si leur conscience citoyenne et le niveau de leur pension les conduisent à différer leur date de liquidation d’un an, les abattements provisoires seront annulés. Pour faire bonne mesure, des bonifications provisoires ont même été instaurées pour les héros qui repousseraient leur départ de 2 ans et plus au-delà du taux plein.
Ces règles sont applicables aux salariés nés à partir de 1957 liquidant leur retraite à compter du 1er janvier 2019.
Venons-en à notre exemple. Alexis Stakhanov est né en 1957, il a travaillé depuis la fin de ses études supérieures, a même fait quelques petits boulots avant qui lui ont rapporté quelques trimestres et il atteindra ses 166 trimestres (taux plein) à 62 ans et 6 mois. Or, il a décidé de partir à 63 ans car son épouse en aura alors 62, âge d’ouverture de ses droits, et ils ont un projet commun qu’ils souhaitent réaliser sans attendre. Supposons qu’il ne rachète pas de trimestres, ses 30 000 € annuels de retraites complémentaires seront amputées de 3000 € / an pendant 3 ans soit 9 000 €. Or, il lui suffit de racheter 2 trimestres pour que son taux plein soit acquis à 62 ans. En partant à 63 ans il échappera donc bien à la décote provisoire. Or, il lui en coûtera 8 900 € de racheter 2 trimestres 'pour le taux seulement '.
L’on voit sur cet exemple simplifié que l’opération semble neutre, pour un total de pensions AGIRC et ARRCO de l’ordre de 30 000 €, mais c’est sans compter l’économie d’impôt (déductibilité du revenu imposable).
La particularité de cette nouvelle configuration est l’amortissement très rapide du coût du rachat.
Dans le cas 'classique ', un cadre supérieur disposant d’un nombre élevé de points AGIRC mais n’atteignant pas encore le taux plein devait se livrer à de désagréables conjectures sur son espérance de vie et celle de son conjoint pour savoir si le coût immédiat du rachat serait compensé dans la durée par la suppression des abattements définitifs.
L’instauration de la décote provisoire introduit de nouvelles situations dans lesquelles le rachat de trimestres est financé, en plus de l’éventuelle élimination de la décote ou de l’acquisition d’une surcote dans le régime de base et de l’économie d’impôts, par l’annulation des abattements provisoires dans les régimes complémentaires, avec une très bonne visibilité du ROI.
A ce titre, une frange de population aux rentes plus faibles est à présent concernée. Chaque cas est particulier et on voit que la décision dépend aussi du contexte et du projet de l’assuré.
Publié sur le compte twitter de Louis Bisot, Directeur commercial d'Excub
2018-12-12
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Réforme des retraites, éclairage sur la question de l'âge pivot
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Le système de retraite proposé par la réforme en négociation est une retraite par points: les points acquis par les cotisations tout au long de la... |
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Le système de retraite proposé par la réforme en négociation est une retraite par points: les points acquis par les cotisations tout au long de la carrière constituent un 'capital' qui est transformé en rente à la date de liquidation. La question semble posée de l’institution d’un âge pivot, on parle de 63 ans, en deçà duquel un départ se traduirait par des abattements appliqués à la rente servie et au-delà duquel, sans doute, la retraite serait bonifiée. Certaines organisations syndicales sont contre l'institution d'un âge pivot.
Pour évaluer l’opportunité de ce dispositif, il faut bien comprendre à quelle logique il correspond et quelles en seraient les alternatives.
Disons que la logique générale qui sous-tend ce dispositif est une logique actuarielle tout à fait classique que l’on peut résumer ainsi : il n’est pas juste, pour un capital donné (de points ou de toute valeur), de servir la même rente à une personne qui en bénéficiera en probabilité pendant 15 ans (si elle part à 67 ans par exemple) et à une autre qui en bénéficiera pendant 20 ans (si elle part à 62 ans). A défaut d’un mécanisme visant à prendre en compte cette nécessité actuarielle, on peut dire que ceux qui partiraient plus tard 'paieraient' pour ceux qui partiraient plus tôt.
Soulignons l’aberration actuarielle qui fait actuellement reposer le calcul de la rente de la plupart de nos régimes de retraite non pas (à quelques coefficients correcteurs près quand même) sur la durée probable du service de cette rente - c’est-à-dire sur un volume global de rente équivalent au capital - mais sur la durée de cotisation ; – pourquoi pas sur l’âge du capitaine.
L’âge pivot est un moyen de prendre en compte la nécessité actuarielle, ce n’est pas le seul ; on peut aussi trouver la valeur de transformation du capital de points en rente par le biais de tables de mortalité reflétant l’espérance de vie réelle d’une population comme le font toutes les compagnies d’assurance. C’est en apparence et techniquement un peu différent mais tout cela revient in fine au même principe initial : moins on risque de bénéficier longtemps de la rente, plus elle doit être élevée, et vice versa.
Ce qui change, c’est l’aspect psychologique indissociable de 36 années de mythification du 'taux plein', c’est une question de curseur :
· en établissant un âge pivot on donne un curseur à 100 % qui envoie le message' si vous partez avant vous serez pénalisés, donc attendez',
· en utilisant des tables de mortalité - éventuellement générationnelles -, on ne met pas de curseur et le message devient' partez quand vous voulez - ou quand vous pouvez - c’est vous qui choisissez '.
Age pivot associé à des coefficients correcteurs ou tables de mortalité, en théorie, pour un départ à un âge donné, les deux solutions peuvent tout à fait donner une valeur identique de la rente.
La différence n’est-elle pour autant que d’affichage ? Pourquoi introduire un âge pivot alors même que l’utilisation directe de tables de mortalité permet d’obtenir par un moyen neutre à la fois un équilibre actuariel et une responsabilisation individuelle ? Est-ce parce que l’on voudrait préserver les gens d’eux-mêmes en craignant qu’ils ne partent trop tôt et avec trop peu de ressources ?
En fait, l’augmentation de l’espérance de vie se traduirait mécaniquement par des tables de mortalité moins favorables, entraînant une baisse des pensions à servir, et la crainte est bien que le libre choix des assurés se porte vers moins de pension plutôt que vers un report du départ. Or, dans un système par répartition, le raisonnement d’équilibre applicable à la transformation en rente d’un vrai capital ne s’applique pas vraiment. Le capital de points qu’acquiert l’assuré par ses cotisations n’est pas un capital individuel, c’est un capital collectif mouvant et aux contours flous divisé en parts individuelles. Le rapport cotisants / pensionnés est un élément décisif d’équilibre de sa transformation en rente sonnante et trébuchante. Un rapport cotisants / pensionnés favorable permet aussi la fixation des cotisations vieillesse à un niveau choisi et non subi.
En définitive la question centrale est donc celle de la part du PIB que nous souhaitons consacrer aux retraites. En prévision d’une augmentation de l’espérance de vie, le pilotage de l’âge pivot – autant dire son augmentation progressive – permet l’équilibre du système en maintenant constante la valeur du capital-points et sans augmentation des cotisations. Dans un système de retraite d’équilibre collectif, la liberté de choix individuelle a ses limites…
Publié sur le compte twitter de Louis Bisot, Directeur commercial d'Excub
2018-11-12
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Préparer sa retraite à 42 ans
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Une enquête réalisée par OpinionWay pour l'AGIRC-ARRCO auprès de personnes ayant liquidé leur retraite récemment donne une indication sur le niv... |
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Une enquête réalisée par OpinionWay pour l'AGIRC-ARRCO auprès de personnes ayant liquidé leur retraite récemment donne une indication sur le niveau d'exactitude des estimations de retraites réalisées « grâce aux dispositifs d’information mis en place ».
OpinionWay écrit: cette estimation, leur a permis, pour 81% d’entre eux, d’avoir une idée assez proche du montant de leur retraite actuelle: conforme ou légèrement supérieure (51%) et légèrement inférieure (30%).
Titre de l'article dans Les Echos du jour sur la même enquête: Près d'un retraité sur deux a surestimé le montant de sa pension.
Formellement, les deux énoncés sont exacts puisque tout dépend de la façon d’agréger entre eux les blocs « inférieur – légèrement inférieur - conforme – légèrement supérieur – supérieur ». Cela devrait être montré dans les écoles comme exemple que l'information n'est jamais neutre.
En ce qui nous concerne, étant entendu que nous proposons notamment des Bilans Retraite et des Sessions de préparation à la retraite, nous avons titré le présent article 'Préparer sa retraite à 42 ans' en tordant légèrement une autre information de cette enquête: 'Rétrospectivement, c’est à l’âge de 42 ans en moyenne qu’ils conseillent aux générations suivantes de s’intéresser et de s’informer sur leur retraite'.
Au-delà de ces (amusants ?) rapprochements, un chiffre de la même étude est impressionnant et probablement à corréler avec les données précitées: 82% des nouveaux retraités auraient souhaité être informé [sic] de l’impact de leurs choix de vie sur le montant de leur retraite et 68% auraient adapté leurs choix de vie s’ils avaient eu connaissance de cet impact.
Cela révèle quelque chose de la profondeur du manque d'information à combler...
Source:
https://www.agirc-arrco.fr/fileadmin/agircarrco/documents/presse/presse_2018/CP-20181112_Etude_OW-Neoretraites.pdf
Publié sur le compte twitter de Louis Bisot, Directeur commercial d'Excub